Les initiatives pour aider les personnes âgées
Le vieillissement de la population développe les besoins d’aides aux personnes âgées, notamment celles qui se trouvent en situation de dépendance. L’isolement social ou géographique provoque un sentiment de solitude qui influe négativement sur la santé des séniors. La société entière doit se mobiliser autour d’initiatives pour réduire ce fléau.
L’isolement et la solitude pèsent
Une enquête d’Eurostat brosse un tableau de la solitude et de l’isolement social à l’échelon européen. À ce sujet, les personnes âgées de plus de 75 ans sont 6,9 % à déclarer n’avoir personne vers qui se tourner pour chercher de l’aide, et 9,2 % à n’avoir personne à qui raconter leurs soucis personnels. Les pays européens dont la situation est la plus préoccupante sont les Pays-Bas et l’Italie. En France, 12,4 % de la population souligne n’avoir personne vers qui se tourner pour se confier à propos de soucis personnels, soit le pire score du continent. Ce ressenti touche particulièrement les personnes âgées de plus de 75 ans dans l’Hexagone (20,6 %).
L’Insee note que l’isolement des séniors de 65 à 79 ans touche deux fois plus les femmes (35,4 %) que les hommes (17,2 %). L’âge avançant, l’étude relève que la moitié des personnes âgées de plus de 80 ans vivent seules dans leur logement (62 % de femmes et 26 % d’hommes). Cet écart s’explique par le décalage de l’espérance de vie, qui provoque plus de situations de veuvage pour les femmes. D’ailleurs, la perte du conjoint est bien souvent le point de départ d’un isolement social et émotionnel, renforcé par l’éloignement des enfants, la perte d’autonomie, voire la précarité économique. Or, le sentiment de solitude et d’isolement a un impact négatif sur la santé des séniors.
Conséquences de l’isolement sur la santé des séniors
Les séniors en situation d’isolement ont un risque de mortalité prématurée plus élevé de 14 %. La solitude provoque une accélération du déclin cognitif et physique, avec l’apparition ou la consolidation de maux comme l’hypertension, la dépression, les troubles du sommeil, le stress, la diminution des défenses immunitaires, etc. Parallèlement, les personnes âgées isolées sont plus vulnérables face aux abus, aux négligences voire aux risques de maltraitance. Pourtant, des solutions peuvent être mises en place pour lutter contre ce processus d’isolement.
Il faut ainsi inciter les personnes âgées à retrouver du lien social. La participation bénévole à des associations locales est une piste à suivre. La personne se sent plus utile, ce qui rejaillit de façon bénéfique sur son estime de soi, son moral, son bien-être, donc sur sa santé. De même, les intervenants bénévoles dans les EHPAD ont une fonction identique. La participation à certaines formations adaptées sur des thématiques précises (informatique, santé, etc.) est également judicieuse pour se créer de nouvelles relations et faire fonctionner les méninges. Autre voie à emprunter : l’activité physique. Le sport est un bon moyen de faire d’une pierre deux coups : tisser du lien social et réduire la perte d’autonomie en préservant ses facultés.
La Poste lance le service Veilleur sur les parents
Le métier de postier a toujours été loué pour entretenir le lien social, parfois étiolé. Profitant de cette situation de proximité, la Poste lance son service Veilleur sur mes parents. L’idée est qu’un postier vienne régulièrement rendre visite aux personnes âgées pour rompre la solitude et l’isolement. Ce service s’accorde avec la politique de maintien des séniors au domicile. Payant, il n’impose pas de durée de visite fixe. Les passages peuvent être hebdomadaires ou plus fréquents (2, 4 ou 6 fois par semaine). Les proches sollicitant ce service obtiennent sur demande un compte rendu de la visite pour repérer les éventuels besoins. L’abonnement comprend un système de téléassistance, opérationnel 24h/24 et 7j/ 7.
D’autres initiatives portent sur le mode d’hébergement des personnes âgées. Outre le maintien au domicile et les établissements médicalisés, des alternatives pour vaincre l’isolement existent, à l’instar des résidences autonomie à vocation sociale. Elles proposent à des personnes âgées autonomes et aux revenus modestes de vivre dès 60 ans dans des appartements privatifs. Des espaces communs sont des lieux d’animations collectives (restauration, loisirs, etc.). C’est aussi le cas des résidences de services classiques qui permettent de vieillir dans un cadre convivial et sécurisé (aménagement de l’espace de vie adapté : pas d’étages, douche à l’italienne, etc.). Enfin, d’autres options d’hébergement constituent des alternatives originales, comme l’accueil familial ou la colocation intergénérationnelle.
Les projections démographiques françaises indiquent que la question de l’isolement des personnes âgées est devenue incontournable. Si les aidants abattent un travail exceptionnel, les séniors ont besoin de maintenir du lien social pour leur bien-être cognitif et physique, d’où l’intérêt pour des initiatives qui se préoccupent de ce problème.
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