Comment prévenir les chutes?
Les chutes en hauteur comme de plain-pied peuvent avoir des conséquences dramatiques. Tout le monde est concerné même si les statistiques montrent que les enfants et surtout les personnes âgées de plus de 65 ans sont particulièrement sensibles. Comment prévenir les chutes ? Quelles sont les solutions technologiques disponibles ? Explications.
La chute, première cause de décès par accident de la vie courante
Un article publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (n°1) paru le 10 janvier 2017 indique qu’en 2012, les chutes ont constitué la première cause de décès par accident de la vie courante (58 % pour 6119 décès). Pour rappel, un accident de la vie courante est défini par l’article 63 de la loi sur la santé comme « l’ensemble des traumatismes non intentionnels, à l’exception des accidents de circulation et des accidents du travail ».
Quant à la chute, une expertise de l’Inserm de 2015 rappelait qu’il s’agit d’une « perte brutale et totalement accidentelle de l’équilibre postural lors de la marche ou de la réalisation de toute autre activité et faisant tomber la personne sur le sol ou toute autre surface plus basse que celle où elle se trouvait ».
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « une chute désigne tout événement au cours duquel une personne est brusquement contrainte de prendre volontairement appui sur le sol, un plancher ou toute autre surface située à un niveau inférieur ». D’ailleurs, les causes d’une chute sont souvent multifactorielles et croisées.
Les personnes âgées particulièrement concernées
L’OMS évalue à 424 000 le nombre de décès par chutes accidentelles dans le monde pour un total de 37 millions de chutes entraînant des soins médicaux. Elles arrivent en deuxième position dans les cas de décès par traumatisme involontaire après les accidents de la route. Elles constituent même la première cause de décès accidentel chez les personnes âgées de plus de 60 ans.
Entre 28 % et 35 % des plus de 65 ans chutent au moins une fois chaque année. Ce score grimpe entre 32 % et 42 % pour les plus de 70 ans. La moitié des hospitalisations chez les séniors est due à une chute accidentelle causant, dans l’ordre, des fractures du fémur, des traumatismes crâniens et des lésions du membre supérieur.
Les chutes provoquent de nombreux cas d’invalidité ou d’incapacité, créant au passage des frais de prise en charge onéreux pour les institutions publiques comme pour les particuliers et les familles. De multiples facteurs extérieurs (socio-économiques, environnementaux, comportementaux, etc.) ou physiologiques (baisse des capacités musculaires, effets des médicaments, existence de pathologie comme la maladie de Parkinson, etc.) expliquent ces tristes statistiques.
Bon à savoir : les enfants sont également concernés, la France obtenant un piètre 1,5/5 sur la prévention des chutes et des défenestrations selon l’étude menée par l’Alliance européenne de la sécurité de l’enfant.
Les chutes en tant qu’accidents du travail
Dans le cadre du travail, 10 % des accidents sont causés par des chutes de hauteur. Celles-ci représentent la troisième cause d’accident de travail (avec ou sans incapacité de travail) et la deuxième cause de décès. Le BTP est le secteur d’activité le plus touché, enregistrant 25 % des arrêts de travail suite à une chute de hauteur, la moitié entraînant le décès et le tiers une incapacité de travail.
Mais les chutes de plain-pied constituent la deuxième cause d’accident de travail en premier règlement avec au minimum 4 jours d’arrêt (80 000 cas en France par an). En apparence anodine, une chute de plain-pied est capable de créer des lésions importantes (plaies, fractures, contusions, entorses, etc.) notamment dans certains environnements de travail présentant des éléments dangereux à proximité.
Tout un travail de prévention au quotidien à faire
Pour les enfants, la prévention passe par une vigilance accrue des parents et des adultes, ainsi que le respect de toutes les mesures de sécurité. La pédagogie auprès des plus jeunes est également recommandée. L’ensemble de ces priorités contribue à éviter une chute ou, au moins, à réduire sa gravité en termes de traumatisme.
Les campagnes de prévention rappellent que les équipements de sécurité au domicile ne se substituent aucunement à la surveillance des parents. De même, un environnement sécurisé n’est jamais suffisant pour mettre un enfant à l’abri d’accidents domestiques.
Bon à savoir : depuis 2017, le port du casque à vélo est obligatoire pour les enfants âgés de moins de 12 ans. La moitié des chutes à vélo chez les moins de 10 ans touche la tête, qu’ils soient en circulation ou à l’arrêt.
Dans son quotidien, il est conseillé d’être attentif aux espaces glissants à l’instar des bandes blanches humides des passages piétons et du carrelage mouillé des salles d’eau (cuisine, salle de bains). La chute dans une baignoire ou sous la douche est particulièrement problématique à cause d’un environnement propice aux traumatismes. L’installation d’équipements d’aide pour les personnes âgées ou d’un tapis de douche n’est pas inutile.
Les personnes âgées doivent entretenir leur équilibre par des exercices quotidiens et apprendre à se relever seules. Ces dernières sont aussi fragilisées par d’éventuels obstacles (escaliers, bordures de trottoirs, câbles, etc.) ou de possibles bousculades (endroits bondés, espaces réduits). L’aménagement du logement devient prioritaire avec l’âge : dégager les lieux de passage, privilégier la moquette aux parquets, éviter de placer des objets en hauteur, préférer plusieurs sources d’éclairages indirects à une seule, faire poser des barres d’appui.
Les objets connectés à la rescousse
Grâce aux innovations technologiques, la prévention des chutes se dote de nouveaux outils. Parmi les objets connectés, on peut mentionner la semelle électronique qui détecte les signes précurseurs de chutes, les futurs systèmes à ondes millimétriques qui analysent l’état de santé, ou l’analyse par reconnaissance faciale pouvant décrypter la détérioration de la posture d’une personne ou un simple tremblement.
La prévention des chutes peut donc compter à l’avenir sur l’essor des services de téléassistance et de téléalarme 24h/24 et 7j/7, qui s’appuient sur la présence de caméras, le port d’objets miniaturisés (pendentifs, montres, bracelets), l’achat de déambulateurs high-tech avec GPS, et le déploiement de la domotique (éclairage, détecteur de chutes).
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