L’horizon de placement
L’horizon de placement est une notion importante dans toute stratégie d’épargne et de patrimoine. Il se définit comme la date d’échéance d’un projet d’épargne. Il détermine la durée du placement. Il est intéressant de se demander comment un épargnant peut construire sa stratégie de placement financier, à la fois en fonction de la durée des produits choisis, des risques associés à ces produits et de son âge.
Le choix de la durée de placement et la prise de risque
En fonction de la date d’échéance du projet d’épargne ou d’investissement, l’horizon de placement est plus ou moins éloigné. Mais il faut savoir qu’en règle générale – même si cette règle souffre des exceptions -, plus le placement est dit « long », plus il est à risques.
Dans le cas où l’horizon de placement est inférieur à trois ans, le projet est considéré comme devant rapidement se réaliser mais à une date exacte souvent ignorée, comme c’est le cas par exemple des coups durs comme le chômage ou le divorce. Pour cet horizon, l’épargnant pourra souscrire des placements immédiatement disponibles, « liquides » comme disent les professionnels : ce sont les produits de type livrets, comptes à terme, Sicav et fonds monétaires. En contrepartie de leur disponibilité, le rendement de ces produits est peu attractif : autour de l’inflation. Ils ne présentent pas de risque de perte en capital pour l’épargnant. Mention spéciale aux livrets réglementés (Livret A, bleu, jeunes…) qui ne supportent aucune fiscalité (pas même les prélèvements sociaux) et sont garantis par l’Etat.
Attention en revanche actuellement aux fonds et Sicav monétaires dont les frais et la fiscalité peuvent manger la faible performance.
Dans le cas où l’horizon de placement est compris entre trois et huit ans, l’épargnant se situe dans un horizon de « moyen terme ». La durée de placement s’allonge donc de façon sensible par rapport à la durée de court terme, ce qui a pour conséquence pour l’épargnant une exposition plus importante aux risques financiers. Les marchés financiers peuvent en effet baisser et ne pas forcément se redresser dans la période – c’est ce qui s’est produit lors de la crise boursière de 2001. Dans ce contexte, il n’est pas toujours aisé pour l’épargnant de choisir un produit d’épargne. C’est pourquoi les professionnels recommandent pour le « moyen terme », à la fois de placer sur des produits qui permettent une prise de risque plus importante que l’épargne liquide tout en garantissant partiellement contre la perte en capital, et de diversifier les placements : ce peut être des plans d’épargne logement, des contrats d’assurance-vie, des parts de fonds ou de Sicav, de la pierre papier, de l’épargne salariale, avec une gestion dite « équilibrée » ou « dynamique ». En contrepartie, l’épargne sera moins disponible, soit qu’elle soit bloquée contractuellement, soit qu’elle risque d’être en moins-value. Il y aura des choix à faire et c’est très certainement sur l’horizon du « moyen terme », que les conseils des professionnels (banques, assureurs, …) peuvent se révéler le plus utiles.
Dans le cas où l’horizon de placement est supérieur à huit ans, il s’agit d’un horizon de « long terme ». Cet horizon de placement s’adresse en principe davantage aux épargnants qui n’ont pas de besoins d’épargne de précaution, et qui ont la capacité d’une prise de risque financière en contrepartie de performances supérieures à celles des formules sans risque. Le temps devient le meilleur allié de l’épargnant. Les historiques boursiers montrent que sur longue période, les investissements en actions sont parmi les plus rentables et malgré les crises, finissent toujours par se redresser, alors qu’à court et moyen terme, les marchés boursiers connaissent souvent de fortes variations. Les économistes considèrent d’ailleurs aujourd’hui les actions comme des produits de long terme. Une bonne stratégie peut consister à n’investir sur des produits de long terme que les sommes dont l’épargnant n’a pas réellement besoin.
Dans la réalité, le choix d’un horizon de placement et la gestion des risques associés aux produits financiers choisis sont indissociables de l’âge de l’épargnant.
L’épargne en fonction de l’âge, au cœur des stratégies de placement
La théorie du cycle de vie (Modigliani, Prix Nobel d’économie, 1985) explique comment un individu choisit son niveau de consommation et son niveau d’épargne au cours de sa vie. L’âge conditionne en effet à la fois les revenus et le niveau de patrimoine. On a donc des horizons de placement différents selon que l’on a 30 ans ou 70 ans.
A 20 ans, on ouvre en général des plans d’investissement programmés comme un livret d’épargne, en l’alimentant mensuellement par des versements de 30 à 100 euros de son compte courant vers le livret.
A 30 ans, la situation personnelle évoluant, on se lance dans l’emprunt pour l’acquisition de son premier logement. Il s’agit d’une épargne forcée qu’il faut être capable d’assumer pendant 15, 20, voire 30 ans.
A 40 ans, les revenus deviennent plus confortables, et l’on va se tourner vers l’assurance-vie, pour investir.
A 50 ans, c’est le moment sans doute d’ouvrir un plan d’épargne retraite.
Enfin, à 60 ans et au-delà, la retraite approche : c’est une chute prévisible du niveau de vie, mais aussi un temps d’épargne pour préparer une transmission ou financer une possible dépendance dans le grand âge.
Bien sûr, ce modèle n’est pas à suivre au pied de la lettre et des événements subits durant nos vies (crises économiques, accidents de la vie) peuvent bouleverser toutes les stratégies de placement.
D’où l’intérêt de faire régulièrement un check up financier pour adapter en permanence sa stratégie de placement.
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