Les fonds en euros : avantages et limites

Le terme « fonds en euros » signifie que les avoirs détenus par les assurés sont libellés en euros (à l’inverse des fonds en unités de compte (UC), qui sont exprimés en nombre de parts). Quels sont les avantages et inconvénients de ces fonds qui représentent plus de 1 776 milliards d’euros d’encours à février 2020 ?

Des avantages indéniables

Les assurés bénéficient chaque année d’une performance brute, qui est jusque-là positive. Pour parvenir à ce résultat, les fonds en euros sont investis sur des placements peu risqués, majoritairement en obligations d’État et d’entreprises. Accessoirement, pour compenser la baisse du rendement de ces titres, les gestionnaires peuvent réaliser des investissements en actions cotées ou non cotées, à risque plus important. L’immobilier peut également constituer une source de diversification.

Les gains, mêmes modestes, réalisés chaque année viennent rejoindre les précédents déjà réalisés avec un effet de capitalisation, c’est ce que l’on dénomme l’effet cliquet (cliqueter définitivement les gains).

En France, où les placements sans risques sont appréciés, les fonds en euros ne sont pas près de disparaître et ce notamment du fait de leurs avantages successoraux.

Mais des inconvénients existent

Comme indiqué ci-dessus, le capital des fonds en euros est garanti, mais dans certains contrats ce capital n’est garanti que déduction faite des frais annuels de gestion. Les notices des fonds en euros doivent stipuler ce point essentiel de manière explicite. Du fait d’une telle disposition, plus que jamais le montant des frais annuels de gestion doit être scruté.

Les rendements des contrats en euros n’ont cessé de diminuer du fait notamment de l’incursion des obligations d’Etat en territoire négatif (Obligation Assimilable du Trésor Français : - 015 % au 10 septembre 2020).

Baisse du rendement mais également risque d’une liquidité écornée (la liquidité se traduisant par la possibilité de récupérer son capital à tout moment). En effet, les assureurs sont sous la menace d’une remontée relativement rapide des taux d’intérêt même si cette hypothèse n’est pas à ce jour détectable. Cette situation est organisée par la loi dite « Sapin II ». Les assureurs auraient alors la possibilité de bloquer durant 6 mois maximum les retraits.

Des alternatives possibles

Les contrats d’assurance vie en euros restent un produit relativement sûr. Toutefois, le panachage de son patrimoine avec des unités de compte (UC) apparaît plus que jamais nécessaire dans un monde économico-financier incertain. Le panachage des contrats en euros et des UC peut s’opérer sous deux formes : gestion libre (procéder soi-même au panachage de son épargne) et gestion sous mandat (confier le panachage de son épargne à un professionnel rattaché à l’assureur).

Quel que soit le mode de gestion choisi, pour les plus prudents d’entre nous, les fonds en euros peuvent continuer à représenter jusqu’à 100 % du patrimoine assurantiel. Le reste des encours du contrat se partageant entre UC « boursières » et «immobilières».

 

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