Prendre sa retraite à l’étranger : ce qu’il faut savoir
1,2 million : c’est le nombre de retraités résidant à l’étranger au 31 décembre 2016 selon la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV). Réglementation, accords sociaux, conventions : quels sont les éléments à connaître pour profiter pleinement de sa retraite dans un autre pays que la France ? Tour d’horizon.
La retraite à l’étranger : l’attrait fiscal
Régulièrement interrogés sur la question, les séniors disent pour un tiers vouloir prendre leur retraite à l’étranger. Si l’attrait du climat, la qualité des infrastructures, la proximité géographique avec l’Hexagone ou encore le coût de la vie arrivent en bonne position, c’est la question de la fiscalité qui demeure le principal motif d’expatriation. Et le mouvement des départs devrait s’amplifier puisque les charges fiscales pour cette catégorie de population ne cesse d’augmenter :
- 2013 : gel des pensions et nouvelle cotisation sur la dépendance ;
- 2014 : suppression de deux niches fiscales spécifiques aux retraités à savoir la demi-part veuve et la fin de la majoration de retraite de 10 % pour charges de famille octroyée à ceux ayant élevé au minimum trois enfants ;
- 2015 : fin de la CSG à taux réduit accordée aux retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépassait pas un certain seuil (par exemple 14 375 € en 2017) ;
- 2016 : entrée en vigueur de la Loi Touraine augmentant le reste à charge dans les frais de santé ;
- 2017 : hausse générale de 1,7 point de la CSG.
Trop, c’est trop. Certains s’envolent donc vers des pays qui taxent moins leur pension de retraite. Et c’est automatiquement le cas puisque l’expatriation entraîne une baisse des prélèvements sociaux. Seule une cotisation de 3,2 % subsiste (4,2 % sur la complémentaire).
Où s’exilent les retraités français ?
Les chiffres de la CNAV précisent la répartition géographique des prestataires du régime général résidant hors de France : 50,7 % en Europe, 43,5 % en Afrique, 3 % en Amérique, 2,5 % en Asie et 0,3 % en Océanie. Les pays ibériques sont les principales terres d’accueil avec 188 338 retraités français en Espagne et 178 529 au Portugal. Viennent ensuite l’Italie (87 477), la Belgique (58 394) et l’Allemagne (48 236).
Le Portugal est particulièrement ciblé par ceux qui souhaitent améliorer leur pouvoir d’achat tout en continuant de profiter d’une qualité de vie à l’européenne. Surtout, depuis 2013, les retraités du secteur privé français fiscalement rattachés au Portugal bénéficient d’une exonération d’impôt sur leur pension de retraite durant une décennie.
Le Maroc jouit aussi d’une belle réputation et a déjà attiré 60 000 retraités français qui vivent de manière permanente sur son sol (plus de la moitié de l’année). Là encore, la fiscalité est avantageuse avec un abattement de 40 % associé à une réduction fiscale de 80 % sur la pension qui est transférée définitivement sur un compte en dirhams.
Si l’Espagne offre des opportunités immobilières attractives, les autres pays comme la Thaïlande, la Tunisie, Bali, le Sénégal, la République dominicaine se distinguent eux par un coût de la vie bas. Ajoutons que si la France présente désormais un impôt sur le fortune immobilière (qui s’est récemment substitué à l’impôt sur la fortune), ce n’est pas le cas dans les autres pays.
Se préparer pour passer une retraite d’expatrié agréable
Partir à l’étranger requiert des démarches administratives (Sécurité sociale, caisse de retraite, banque…). Pour y percevoir sa pension, le retraité doit remplir un formulaire à remettre à la CNAV, accompagné d’un certificat de résidence et des coordonnées bancaires à l’étranger. Chaque année, l’organisme réclame un certificat d’existence pour savoir si le retraité est toujours vivant. Notez que le retraité expatrié perd ses droits à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et ne peut conserver certains produits d’épargne (LDDS, LEP).
Veillez à vous informer sur les conventions fiscales signées entre la France et le pays d’accueil. En absence d’accord, le retraité est soumis à une double imposition. Sachez qu’un non-résident fiscal français est une personne qui vit plus de 186 jours par an à l’étranger et qui ne détient ni résidence ni intérêts économiques en France. En ce qui concerne l’investissement immobilier, mieux vaut se renseigner sur les droits de propriété des étrangers dans le territoire d’expatriation.
Autre sujet majeur : la couverture santé qui varie selon les États. Le retraité bénéficie de la protection sociale française (maladie, santé) s’il se trouve dans l’Union européenne, un pays assimilé ou un état ayant paraphé une convention avec la France. Ailleurs, pour profiter d’une telle couverture santé, le retraité doit adhérer à la Caisse des Français à l’étranger. Une assurance complémentaire permettra de ne pas avancer les frais d’hospitalisation dans un établissement non conventionné.
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