Investissement responsable, quel type de placement choisir ?

Plusieurs mains entourent une plante en croissance.

L’investissement durable et responsable recouvre plusieurs types de produits (risque de perte en capital). Les fonds gérés selon les critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) appartiennent à l’univers de l’Investissement Socialement Responsable (ISR). Il existe également des fonds solidaires. L’investissement participatif, ou crowdfunding, offre une autre solution pour donner du sens à ses investissements et les inscrire ainsi dans les critères de développement durable.

ISR, des investissements porteurs de sens

L’investissement responsable et durable permet de placer son épargne en cohérence avec ses valeurs. Il s’inscrit en effet dans le sillage des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU. Les fonds durables représentent 522 milliards d’euros d’encours en France pour 962 fonds, en hausse de 22 % au premier trimestre 2021.

Une évolution récente permet de mieux identifier les fonds qui intègrent des approches durables. Outre les recommandations de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) quant à leurs bonnes pratiques en termes de communication, la nouvelle réglementation européenne SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) s’applique aux fonds durables depuis le 10 mars dernier. Ces derniers sont désormais classés en deux catégories. Ils sont, soit investis selon des critères environnementaux ou sociaux, soit ils affichent un objectif d’investissement durable, par exemple les ODD de l’ONU, la décarbonisation des secteurs de l’énergie et du transport ou la promotion d’une économie moins consommatrice en ressources.

Selon le rapport « Market Data Fonds Durables » de Novethic du 31 mars dernier, 20 % seulement des fonds durables ouverts aux investisseurs individuels en France correspondent à cette dernière catégorie, plus exigeante.

Les fonds de l’univers de l’investissement socialement responsable (ISR), tout d’abord, sont investis selon des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). Le critère environnemental consiste à évaluer notamment les risques et la gestion de l’entreprise en matière d’émission de gaz à effet de serre (GES), de recyclage des déchets ou d’efficacité énergétique. Le second critère d’analyse extra-financière et de gestion des fonds ISR est d’ordre social. Il s’agit par exemple de l’absentéisme et du turn-over (rotation du personnel liée à des licenciements ou à des départs volontaires) des salariés, de leur formation ou des relations avec les différentes parties-prenantes de l’entreprise. Le troisième critère, celui de la gouvernance, porte, par exemple, sur le dialogue avec les actionnaires, sur la transparence financière, sur la politique de vote aux assemblées générales des sociétés dans lequel le fonds investit, ou encore sur la qualité et de la diversité de leurs équipes dirigeantes.

Vers une refonte du label ISR

Les fonds labellisés ISR représentent près de 60 % des encours des fonds durables et la moitié de la collecte. Le label ISR sert de référence pour choisir ses fonds durables. Son cahier des charges en matière de process et de stratégie d’investissement est établi par le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Et il est attribué par des auditeurs accrédités par un organisme parapublic, le Cofrac. À noter qu’il sera refondu prochainement.

Les fonds solidaires, vecteurs d’insertion

Les fonds solidaires appartiennent à la catégorie des fonds durables qui relèvent des « autres approches ESG ». Ils investissent dans l’économie sociale et solidaire (ESS) et financent des activités d'insertion liées à l'emploi, au social et au logement, à la solidarité internationale et à l'environnement. Par exemple, celles de la Société d’Investissement France Active (SIFA) ou d’Habitat et Humanisme. La finance solidaire répond majoritairement à des critères environnementaux et sociaux au regard de la réglementation SFDR.

Le financement participatif vert et durable

Le financement participatif consiste, enfin, à lever des fonds en ligne auprès d’une communauté liée par des engagements et des centres d’intérêts communs. Ils permettent de financer le plus souvent des projets, et parfois des entreprises. Parmi ces plates-formes figurent Miimosa, Lendopolis, Akuo Coop, Lumo, Enerfip, Kiwaï, Wiseed, Ulule, We Do Good, Lita.co ou KissKissBankBank, qui organise chaque année la Social Cup, coupe des jeunes entrepreneurs sociaux. De grands fournisseurs d’énergie en proposent également.

Selon le 5e Baromètre annuel du financement participatif des énergies renouvelables (GreenUnivers et Financement Participatif France) publié le 28 avril dernier, la collecte du crowdfunding vert et durable a bondi de 827 % entre 2016 et 2020. Elle s'établit ainsi à 102,4 millions d'euros en 2020. Quelques 20 plates-formes dédiées bénéficient du label « Financement participatif croissance verte » (FPCV). Les projets financés permettent, par exemple, d’éviter les émissions de CO2. Il peut s’agir également d’agriculteurs qui développent la vente en circuit court, l’agriculture raisonnée ou le bio.

Les instruments proposés sont soit des prêts obligataires, des obligations ou obligations convertibles, soit des mini-bons, des bons de caisse, des titres non-cotés (private equity), voire un pourcentage du chiffre d’affaires. Ils nécessitent d’avoir plusieurs années devant soi pour en assumer les risques et la faible liquidité.

 

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