Bien comprendre l’inflation pour mieux gérer ses placements

Trois tas de pièces

L’inflation, c’est-à-dire la hausse des prix, peut avoir de multiples causes, mais elle est souvent liée à la création monétaire. Ses conséquences peuvent devenir dévastatrices en cas de dérapage hyper-inflationniste, cependant, quel que soit son niveau, elle doit toujours être prise en compte pour estimer la pertinence d’un placement.

L’inflation : qu’est-ce que c’est ?

L’inflation correspond à une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie, autrement dit à une augmentation des prix.

Elle est généralement causée par une hausse de la quantité de monnaie en circulation. En effet, si plus de monnaie circule dans l’économie pour une quantité équivalente de biens et services disponibles, les prix tendent à augmenter. Cependant, elle peut aussi avoir d’autres causes comme une dépréciation de la monnaie (qui augmente le prix des produits importés) ou une hausse des coûts de production qui se répercute sur les prix (hausse des salaires ou du prix du pétrole).

L’inflation ne pose pas de problèmes dans la mesure où elle est contenue et régulière. L’objectif de la plupart des banques centrales des pays développés est de stabiliser l’inflation autour de 2 % par an.

Les problèmes arrivent quand l’inflation accélère dans un mouvement auto-entretenu. Dans ce cas, le pouvoir d’achat de ceux dont les revenus sont fixes (par exemple, les retraités dont les pensions ne sont pas nécessairement revalorisées en même temps que l’inflation) diminue fortement, l’épargne perd de sa valeur et les prévisions économiques deviennent plus difficiles. Dans certains cas hyper-inflationnistes, les échanges deviennent difficiles et les agents économiques (entreprises, consommateurs, Etat, administration) utilisent parfois une monnaie étrangère ou reviennent au troc. Par exemple, au Zimbabwe en 2008, l’inflation était telle que l’Etat a tout simplement abandonné sa monnaie (le dollar zimbabwéen) qui ne valait plus rien. A la place, le dollar américain et le rand sud-africain sont devenues les monnaies officielles. Mais, du fait du manque de devises étrangères (notamment dollar américain et rand), les individus et les entreprises ont bien souvent été contraints d’échanger via le troc.

Perspective historique

Historiquement, c’est plutôt la déflation (la baisse des prix) qui a posé problème plus que l’inflation, du fait d’un manque de monnaie. Cependant, depuis le début du XXème siècle environ, l’inflation a accéléré et plusieurs pays ont connu des poussées hyper-inflationnistes (par exemple l’Allemagne en 1923, la Hongrie en 1946, le Zimbabwe en 2008). Ceci est dû au fait que la monnaie a progressivement été détachée de l’or et que, de ce fait, les banques centrales ont pu créer autant de monnaie qu’elles le désiraient. Cette capacité nouvelle de créer de la monnaie a permis une plus grande flexibilité de la politique monétaire mais, dans certains cas, l’excès de création monétaire a généré de graves pressions inflationnistes.

Actuellement, en répercussion de la crise de 2008 et de la faible croissance économique, les pays développés connaissent une inflation faible (autour de 1 %) et, ces dernières années, la préoccupation principale a plutôt porté sur le risque de déflation (baisse des prix) que sur une trop forte inflation.

Inflation et rendement

Dans le sillage de la faible croissance économique et du ralentissement de l’inflation, les taux d’intérêts ont baissé. Il s’agit cependant d’une baisse nominale qui ne traduit pas nécessairement la baisse de la rentabilité d’un placement. En effet, pour estimer la rentabilité d’un placement, il faut regarder le taux d’intérêt réel et non pas nominal, c’est-à-dire enlever l’effet de l’inflation.

Prenons un exemple : le taux d’intérêt d’un placement est de 5 % (taux nominal) et l’inflation est de 3 %. Dans ce cas, le taux d’intérêt réel, celui qui compte pour estimer le gain du placement en termes de pouvoir d’achat est de 2 % (car 5 – 3 = 2 %). Si le taux nominal tombe à 3 % et que, dans le même temps, l’inflation baisse à 1 %, le taux d’intérêt réel est toujours de 2%. Actuellement, de manière simplifiée, le taux d’intérêt nominal d’un fonds euros est d’environ 2 % et l’inflation de 1 %. En conséquence, le taux d’intérêt réel est de 1 %.

Dans tous les cas, il faut toujours ajuster le taux d’intérêt nominal par l’inflation pour raisonner à partir du taux d’intérêt réel.

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