L’impact sectoriel de la crise du Covid-19 sur le marché actions
Le CAC 40 accusait au 14 octobre une baisse de plus de 17 % suite à la crise sanitaire en cours. Une tendance lourde pour plusieurs secteurs économiques. Explications.
Des secteurs en grande difficulté
L’aérien
Premier secteur particulièrement affecté : le transport aérien, que ce soit dans les pays occidentaux mais aussi dans les pays émergents. La durée, plus longue que prévue, de la fermeture des frontières et l'intensité de la crise économique s’est traduite par une récession mondiale expliquant les nombreuses révisions à la baisse des prévisions financières. La plupart des compagnies aériennes ont limité au strict minimum leur activité, certaines l’ont carrément stoppée. Nombre d’entre elles sont à bout de souffle. Elles souffrent d’un manque de liquidités très préoccupant. On constate que le cours d’Air France depuis le début de l’année s’est effondré de plus de 70 % mais aussi celui d’Airbus de plus de 52 % et Dassault aviation (dont les avions d’affaires représentent plus de 30 % du CA) de plus de 37 %. Toujours dans le secteur aérien, le cours d’Aéroport De Paris a fléchi de plus de 54 %.
L’hôtellerie et la restauration
Une grande victime du Covid 19 est incontestablement la société Accor, leader mondial, dont le cours a perdu presque 43 % depuis le début de l’année. La punition est d’autant plus sévère qu’elle ne fait plus aujourd’hui partie du CAC 40 avec une vaste restructuration financière à la clé. ELIOR GROUP qui figure parmi les leaders mondiaux de la restauration collective a vu également une chute vertigineuse de son cours (- 72 %). Notons aussi que Covivio Hotels spécialisé dans la détention et la gestion d’actifs immobiliers dans le secteur de l’hôtellerie détenue par des actionnaires aussi prestigieux que le Crédit agricole assurance, la Caisse des dépôts et Consignations… a perdu depuis le 31/12/2019 : 56 %.
L’automobile
Le marché français de l’automobile a subi un choc violent. Pour s’en convaincre, il suffit de constater les cours de Renault depuis le début de l’année (- 46 %, même si d’autres raisons propres à Renault expliquent une telle chute) et dans une moindre mesure de celui de Peugeot (- 27 % depuis le début 2020). Par ailleurs, la société ALD spécialisée dans la location de longue durée et dans la gestion de la flotte automobile atteste également de ce fait (- 35 %). La France constitue-t-elle une exception ? Non, même Volkswagen en Allemagne (leader européen du secteur) a perdu 40 %.
Le secteur financier à la peine
Les assureurs sont victimes de la crise sanitaire du Covid 19, en ce qui concerne les contrats d’assurance vie en euros (baisse du rendement des actifs sur lesquels les investissements sont réalisés) mais aussi en matière d’assurance dommages. Ainsi, AXA a perdu plus de 36 % depuis le début de l’année et CNP Assurance – 40 %. Les banques ne sont pas non plus épargnées par la crise actuelle du fait du coût du risque qu’elles portent, c'est-à-dire le montant des provisions réalisées par les banques pour pouvoir résister aux défaillances de leurs clients, faillites d'entreprises et impayés, générées par la crise sanitaire. Citons : BNP : - 38 %, Société Générale : -60 % ou encore HSBC Holding : - 52 %. En Allemagne, l’une des grandes banques, la Commerzbank, a connu une dépréciation moindre mais forte : - 24 %.
Les secteurs cités ne sont pas les seuls mais leur baisse est particulièrement significative. Alors quels secteurs ont gagné ?
Les secteurs porteurs
Les laboratoires pharmaceutiques pouvant intervenir dans la crise sanitaire à l’instar d’Eurofins Scientific (+ 44 %), le secteur boursier avec Euronext (+ 32 %), le secteur du jeu qui a dû accompagner les Français durant le confinement avec la Française Des Jeux (+ 37 % : SBF 120) ou encore Ubisoft (+ 33 %) dans le secteur des jeux vidéo. Trigano qui développe une autre forme de tourisme avec la fabrication et la commercialisation de véhicules et d’équipements de loisir a vu son cours croître de 37 %. Une rare exception dans ce secteur.
Quelle stratégie financière adoptée ?
L’achat de titres des secteurs en forte baisse ne peut être envisagé qu’à long terme pour des investisseurs non adverses au jeu de yoyo des cours. Toutefois, l’investisseur avisé devra se poser deux questions essentielles : le secteur économique sinistré rebondira-t-il ? Si les cours des titres considérés continuaient à baisser, ai-je un volant de liquidités suffisant pour investir à nouveau faisant ainsi baisser le niveau moyen d’acquisition et par là même les espoirs de plus-values ?
S’agissant des cours en forte hausse, leur achat présente aujourd’hui moins d’intérêt. On ne peut exclure une nouvelle hausse si le confinement venait à perdurer mais les espoirs de plus-values sont aujourd’hui bien plus minces.
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