L’économie circulaire

Face aux enjeux écologiques toujours plus pressants, le mode de production actuel est pointé du doigt comme étant trop consommateur de ressources naturelles et générant trop de déchets. Une nouvelle façon de penser la production a donc vu le jour : l’économie circulaire.

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Le concept central derrière l’économie circulaire est le recyclage des déchets qui seraient réutilisés ailleurs dans le processus de production. D’où le terme de « circulaire », la production effectuant une boucle qui irait de la production aux déchets puis, à nouveau, à la production.

Par exemple, Veolia a installé une usine de recyclage de panneaux solaires usagés dans les Bouches-du-Rhône, la première de France, qui pourra valoriser 4 000 tonnes de matière première par an. Un autre exemple concerne les distributeurs Centimeo dans lesquels on ne peut payer qu’en pièces de centime rouge, qui sont peu utilisées et coûtent cher à fabriquer.

D’autres termes, synonymes ou proches, tels que « économie positive », « économie verte » ou « économie d’usage » recouvrent des concepts similaires avec des objectifs écologiques forts.

Cette conception s’oppose au mode de production actuellement majoritaire qui est souvent qualifié de « linéaire », c’est-à-dire où les déchets sont définitivement perdus (et brulés ou enterrés).

Les intérêts de cette organisation économique

L’économie circulaire pourrait stimuler la croissance, par exemple en réutilisant des déchets ce qui éviterait l’extraction de nouvelles ressources naturelles, ou en créant des emplois dans l’industrie du recyclage. A plus long terme, elle permettrait un développement économique durable en freinant l’épuisement des ressources naturelles.

Le Ministère de la Transition écologique et solidaire s’est lui aussi penché sur la question et a édité une feuille de route, énumérant les 50 propositions destinées à tendre vers une économie 100 % circulaire.

Les limites du modèle

Cependant, une économie 100 % circulaire semble aujourd’hui difficilement atteignable. Premièrement, de nombreux matériaux ne sont pas recyclables (ou une seule fois, comme le plastique). Deuxièmement, le recyclage peut, dans certains cas, être très gourmand en énergie et ne se révèle pas toujours pertinent d’un point de vue écologique. Ensuite, ce n’est pas seulement le recyclage qui devrait être développé, mais toute la chaîne de production qui doit être repensée de façon à faciliter la réutilisation des matériaux employés. L’économie circulaire ne pourrait donc se développer que lentement, suite à une évolution progressive de l’appareil productif.

Enfin, il convient de se demander pourquoi les entreprises ne se sont toujours pas spontanément emparées de l’économie circulaire. En effet, si celle-ci permet de réduire les coûts du fait de la réutilisation de matériaux, les entreprises auraient logiquement adopté un mode de production de type circulaire. Cependant, le recyclage coûte cher et, avec le prix des matières premières qui a plutôt eu tendance a baissé depuis une dizaine d’années, le coût d’une organisation économique circulaire pourrait être élevé.

Quelles perspectives ?

Malgré les difficultés de mise en place de l’économie circulaire, ses gains, tant écologiques qu’économiques pourraient être importants. En effet, selon la fondation anglaise Ellen MacArthur, adepte de l’économie circulaire, cette organisation de la production pourrait permettre de multiplier par deux la croissance européenne d’ici à 2050, notamment du fait de la réduction du coût des matières premières. De plus, les émissions de dioxyde de carbone pourraient être divisées par deux d’ici 2030.