Faut-il s’inquiéter de la dégradation d'indicateurs économiques ?
Au printemps 2019, une série de statistiques ont terni les perspectives de croissance mondiale. La situation géopolitique (tension commerciale entre la Chine et les États-Unis, Brexit…) a renforcé les inquiétudes. Toutefois, il est encore trop tôt pour anticiper une récession planétaire.
Ces signaux qui inquiètent
La chute brutale du cours du pétrole (près de 10 dollars en moins d’une semaine) au début du mois de mai 2019 est perçue comme le signe d’un ralentissement à venir. En effet, le commerce pourrait se contracter sous l’effet des droits de douane imposés par Donald Trump sur les importations chinoises et mexicaines. De plus, les perspectives de croissance sont revues à la baisse en Chine, aux États-Unis et en Europe. Ces deux évolutions laissent anticiper une baisse de la demande de pétrole, ce qui tire son prix vers le bas.
A l’inverse du pétrole, le prix de l’or est en hausse, ce qui traduit un pessimisme croissant des investisseurs. En effet, l’or est considéré comme une valeur refuge, c’est-à-dire que les investisseurs en achètent lorsqu’ils anticipent des temps difficiles. Ce métal est donc un bon indicateur du moral des marchés, qui est actuellement en berne.
Enfin, les taux d’intérêts continuent de baisser. C’est notamment le cas des taux auxquels s’endettent les principaux États, comme la France et les États-Unis. Cette baisse est une bonne nouvelle pour les finances publiques puisqu’elle diminue la charge d’intérêts et soulage ainsi les comptes publics. Cependant, des taux en baisse sont le signe que les investisseurs n’anticipent pas de retour de la croissance car une croissance plus forte entraînerait plus d’inflation et par conséquent une hausse des taux d’intérêts des banques centrales.
Mais une récession mondiale est encore lointaine
Les évolutions des marchés, reflet des anticipations moyennes des investisseurs, sont généralement sujettes à des mouvements erratiques et excessifs par rapport aux fondamentaux économiques. Le lauréat du prix Nobel Paul Samuelson avait coutume de dire que les marchés ont prévu neuf des cinq dernières récessions…
De plus, quelques indicateurs économiques négatifs ne reflètent pas nécessairement une crise latente. Il est fréquent que, sur quelques mois ou trimestres, l’économie mondiale soit en perte de vitesse, sans pour autant tomber en récessions.
Enfin, les marchés boursiers se maintiennent à des niveaux élevés, preuve que tous les indicateurs ne sont pas unanimement orientés à la baisse, et que le pessimisme affiché par de nombreux marchés doit être nuancé. Une affaire à suivre….
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