Covid-19 : les politiques de soutien économique face à la crise
Le confinement de la moitié de la population mondiale du fait de l’épidémie de Covid-19 conduit à une crise économique brutale. Pour atténuer le choc, des mesures massives sont mises en place, tant sur le plan budgétaire que monétaire.
Les mesures budgétaires
La politique budgétaire consiste, pour un État, à utiliser sa capacité d’endettement pour soutenir son économie. En baissant ses impôts ou en augmentant ses dépenses, l’État peut aider les agents économiques en difficulté ou stimuler la consommation ou l’investissement.
Il est donc tout à fait normal, et même souhaitable, que le déficit public se creuse pendant une crise. C’est exactement ce qui se produit actuellement avec la crise du Covid-19. Les recettes fiscales des États sont réduites à cause de la paralysie de l’économie (moins de recettes de TVA, par exemple). Dans le même temps, les dépenses publiques sont accrues, par exemple pour donner plus de moyens au secteur de la santé, pour aider les entreprises en difficulté, financer le chômage partiel ou aider les chômeurs.
En France, le gouvernement a annoncé un plan de 45 milliards d’euros pour reporter les charges sociales et fiscales des entreprises, indemniser les PME les plus touchées ou encore financer le chômage partiel. De plus, pour éviter un blocage du crédit, l’État garantit 300 milliards de prêts aux entreprises.
Aux États-Unis, un plan de 2 200 milliards de dollars a été voté, soit plus de 10 % du PIB américain. Ces sommes serviront notamment à aider financièrement les ménages les plus modestes, accorder des prêts aux entreprises, financer les hôpitaux et aider les collectivités locales.
Ces mesures de soutien massives sont indispensables pour éviter une vague de faillites et de licenciements. Il n’est cependant pas certain qu’elles seront suffisantes pour surmonter la crise, et d’autres plans de soutien budgétaire pourraient être décidés.
La politique monétaire
La politique monétaire est l’autre levier principal qui peut être actionné en cas de crise. Elle est conduite par la banque centrale, qui baisse ses taux d’intérêts de façon à rendre le crédit moins cher, et ainsi aider les ménages et les entreprises.
La plupart des banques centrales du monde ont baissé leurs taux d’intérêt, comme aux États-Unis où ils sont désormais à 0 %. Cependant, en zone euro, le taux de la banque centrale européenne (BCE) était déjà à 0 %. Dans ce cas, une baisse des taux est très difficile car des taux négatifs posent de multiples problèmes et procurent des bienfaits contestés.
La BCE n’est cependant pas désarmée face à la crise actuelle. Celle-ci a en effet annoncé un gigantesque plan de 750 milliards d’euros de rachat d’actifs (principalement des obligations d’État) appelé « Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) ». En rachetant des actifs, la BCE cherche à faire baisser les taux auxquels s’endettent les États. Ainsi, la BCE facilite le financement des politiques budgétaires que nous avons présenté précédemment. On constate bien le lien étroit qui existe entre la politique budgétaire et monétaire, la seconde servant actuellement de soutien à la première.
Les politiques mises en place sont indispensables pour éviter que la crise ne se transforme en une violente dépression. Cependant, elles n’empêcheront pas une hausse du chômage et ne garantissent pas un retour rapide de la croissance. Des mesures de soutien encore plus importantes, et si possibles coordonnées entre les pays, seront sûrement nécessaires.
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