Assurance vie versus épargne salariale : on vous dit tout
Au moment d’arbitrer pour déterminer votre stratégie de placement, vous devez tenir compte de nombreux éléments. Quels sont les critères qui permettent de choisir en 2019 entre la souscription d’un contrat d’assurance vie et l’épargne salariale ? Voici les points de comparaison sur ces deux produits d’épargne qui restent complémentaires.
La bataille des chiffres remportée haut la main par l’assurance vie
Si l’on compare la formule privilégiée par les Français, le match n’a pas lieu d’être. L’assurance vie, qui est accessible à tous, affiche une collecte totale de plus de 1.780 milliards d’euros (fin janvier 2019). L’aversion au risque dans l’Hexagone est bien vivace, les ménages plébiscitant les fonds euros garantis à 80%, contre 20% pour les supports en unités de compte.
L’épargne salariale avoisine actuellement 125 milliards d’euros, un chiffre nettement inférieur aux fonds de l’assurance vie. Toutefois, la collecte principalement fléchée sur les Plans d’épargne entreprise (PEE) n’est accessible que pour 11 millions de Français.
Le gouvernement actuel insiste pour réorienter l’épargne des ménages français vers des produits finançant l’économie afin d’alimenter le développement économique et de faire baisser le taux de chômage. Ainsi, le nouveau prélèvement forfaitaire unique (PFU) participe à faire bouger les lignes, l’épargne salariale gagnant en attractivité puisqu’échappant à cette flat tax.
Les points en faveur de l’épargne salariale
La fiscalité sur les retraits
L’épargne salariale est simplement soumise aux prélèvements sociaux (17,2% en 2019). Les retraits d’assurance vie sont également exonérés seulement si le montant n’excède pas 4.600 €/an (le double pour un couple) et si le contrat est âgé de plus de 8 ans. Pour ceux ayant versé plus de 150.000 €, les plus-values de l’assurance vie effectuées à partir de 27 septembre 2017 passent sous les fourches caudines du PFU (12,8%) auxquelles s’ajoutent les prélèvements sociaux. Le taux à 7,5% s’applique aux encours cumulés inférieurs à 150.000 €.
Les frais
Les frais de gestion sont moins élevés pour les produits d’épargne salariale et payés par l’employeur tout au long du contrat de travail. Plus salarié, l’épargnant paie un forfait entre 20 € et 30 €/an, l’assurance vie coûtant en moyenne entre 0,60% et 0,90%. Cette comparaison va dans le même sens pour les frais d’entrée, les frais de gestion et les frais d’arbitrage.
Le transfert
Seul le transfert de l’épargne salariale est envisageable. Pour changer de gestionnaire d’assurance vie, il faut opérer son rachat entraînant l’imposition des intérêts. Pour l’épargne salariale, une société peut changer de prestataire quand elle le souhaite. Un salarié qui quitte un employeur peut transférer son ancien plan vers le nouveau ou garder l’ancien tout en jouissant du nouveau plan. S’il est possible de continuer d’alimenter un PEE de son ancienne entreprise, ce n’est pas le cas pour les plans d’épargne de retraite collectifs (PERCO).
Les points en faveur de l’assurance vie
La disponibilité des fonds
L’assurance vie est privilégiée notamment parce que c’est un produit d’épargne liquide. Les rachats ou retraits sont possibles à tout moment sans justificatifs. Les fonds versés sur un PEE sont bloqués 5 ans bien que des possibilités de déblocage anticipé existent moyennant l’apport de sérieux justificatifs (projet immobilier d’un primo-accédant, naissance d’un troisième enfant, etc.).
La gamme de produits
450, c’est le nombre de contrats d’assurance vie commercialisés en France. L’épargnant a donc un large choix et peut effectuer sa sélection notamment en fonction de sa sensibilité au risque et de son profil d’emprunteur. Des fonds euros garantis aux trackers en passant par les Sicav et les SCPI, c’est toute une panoplie de véhicules financiers qui se présente. Les possibilités offertes par les PEE sont bien plus limitées, et les fonds euros inaccessibles.
La succession
L’assurance vie est un produit reconnu pour préparer une succession. Contrairement au PEE comptabilisé dans l’actif successoral, l’assurance vie dispose de plusieurs abattements. De plus, le capital décès de l’assurance vie (versé aussi sous forme de rente viagère) est exonéré d’imposition pour les conjoints et les partenaires de pacs bénéficiaires. Enfin, le souscripteur peut désigner les ayants droit.
Loi Pacte : quel avenir pour l’assurance vie ou l’épargne salariale ?
L’épargne salariale
La loi Pacte veut consolider l’attractivité de l’épargne salariale par le biais d’une fiscalité plus avantageuse pour les employeurs des TPE et PME. L’idée est de favoriser l’intéressement et la participation en supprimant le forfait social, pour les sociétés jusqu’à 250 salariés pour le premier et jusqu’à 50 salariés pour la seconde.
Une autre mesure vise à inciter les salariés à devenir des actionnaires de leur entreprise en autorisant la possibilité de verser un abondement unilatéral sur le PEE. Autres inflexions : une mise en place du Perco facilitée ou encore une simplification de transfert entre les produits d’épargne retraite.
L’assurance vie
L’instauration du PFU n’a pas modifié les caractéristiques des contrats d’assurance vie multisupport. L’objectif s’est en partie concentré sur la relance du fonds euro-croissance dont le principe repose sur la diversification de l’allocation vers des produits plus risqués. Plus rémunérateurs, les fonds bloqués plusieurs années ne sont cependant garantis qu’à échéance de la période de blocage.
La dernière mouture de la loi Pacte (mars 2019) comporte toutefois des évolutions majeures pour l’assurance vie :
- la portabilité partielle des contrats d’assurance vie sans perte d’antériorité fiscale uniquement possible au sein du même établissement ;
- une meilleure transparence imposée aux assureurs dans leur communication sur les taux moyens servis sur tous les contrats, ainsi que sur les frais appliqués sur les supports en unités de compte ;
- le transfert de fonds de l’assurance vie vers un plan d’épargne retraite (PER) sous conditions (contrat d’assurance vie de plus de 8 ans, départ à la retraite à un horizon supérieur à 5 ans) jusqu’au 31 décembre 2022, avec d’importants avantages fiscaux tels que le doublement de l’abattement fiscal jusqu’alors dévolu à l’assurance vie.
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